Architectures
Architectures
compositions et structures
Textures urbaines
Rendre compte des espaces.
Lorsque l’on photographie l’architecture, on s’attarde sur des formes, on joue avec des détails. On se penche sur des ensembles, on s’étale sur des perspectives. Presque instinctivement, on cherche à rendre compte des dimensions, et on recherche des trames. On s’arrête sur des structures, on observe des façades. L’esprit architectural parle, nous dit des choses, c’est toute une histoire qui part souvent d’un dessin. On imagine la maquette, la miniature avant les devantures. Sa projection avant sa réalisation. L’architecture, imbriquée dans l’urbanisme, dessine nos paysages, autant ceux des contours de nos villes que celui de nos imaginaires. Les deux paysages se nourrissent mutuellement. Parfois sortir du rond-point n’est pas si évident. Les grandeurs d’échelles ordonnent le symbolisme d’une puissance démesurée et aujourd’hui obsolète face aux limites climatiques préfigurant les catastrophes. L’architecture, pièce majeure de nos paysages contemporains, jungle urbaine où la lumière s’y reflète et parfois peine à s’y frayer un chemin.
D’après la perspective des tours allumées sans détours, de jour comme de nuit, dans la plupart des centres financiers. Éclairage sur « l’argent qui ne dort jamais », prolongement de l’activité humaine dans la dématérialisation de son activité. Je me demande parfois si certaines difficultés de penser la transition énergétique, la modération, voir le refus de la fin de l’énergie nucléaire, ne réside pas en grande partie dans la vue que nous offrent ces géants des « temps moderne » qui prétendent gratter le ciel.
Penser les risques concrètement, ou même de manière abstraite, prospectiviste, ne doit pas empêcher d’y voir le beau, la belle esthétique façonnée par la possibilité des savoirs, des techniques et des matériaux. L’horreur étant, encore et toujours, dans l’exploitation de la ressource humaine et son corolaire la surexploitation des ressources.